Office de tourisme de Monteux

Les dessins de David Abisror portent les traits emmêlés de toutes les chevelures
rêvées - celles, lourdes et parfumées, que les poètes nous font imaginer ; celles
que l'on aura à peine entrevues, voguant au loin ; celles des mèches perdues que
l'on écarte du coin de la main, tout près du visage aimé...
Mais quand on recule d'un pas pour embrasser l'oeuvre d'un seul regard, alors se
retirent les détails inventés, les détails dessinés, et l'on s'aperçoit que nos yeux
sont posés sur une véritable fresque.
Dans cet enchevêtrement du motif, de la ligne, du noir et du blanc, l'artiste s'est
laissé porter par « l'harmonie du mouvement », qui communique un même élan à
tous ses composants : les rondeurs, les traits, les mosaïques infimes - souvent
dessinées à la loupe, pour qu'elles soient encore plus détaillées, sans pour autant
que la forme générale du tableau ne soit anticipée. Le dessin fourmille de
vaisseaux où coule un flux d'images continu, parcourant tout un réseau de motifs
qui semble pousser, ou peut-être monter - comme la sève jusqu'aux rameaux,
comme le message nerveux jusqu'au cerveau.
On croirait y voir des coupes cellulaires, des réseaux de nerfs : le rectangle
encadré qui porte le dessin nous apparaît comme l'échantillon d'une matière
organique, animée, ordonnée par la main de l'artiste qui lui aura confié la grâce
d'une beauté minutieusement ornée et que tour-à-tour elle retransmet aux regards
qui s'y arrêtent. Alors, les images nous remontent à la tête... on les dirait
transportées, par capillarité.

• - Son parcours : 

David Abisror est né à Paris en 1957. À l'âge de 8 ans, après le décès de sa mère,
il est placé à l’Assistance Publique, séparé de ses frères et soeurs.
Autodidacte en musique ainsi qu'en dessin, il commence à dessiner alors qu'il était
adolescent. Sans rien anticiper, avec son crayon, il se laisse guide par l'énergie qui
l'habite... Son monde fantastique est inspiré par ses nombreux voyages en Inde et
au Tibet, où il a rencontré le Dalaï Lama à trois reprises.